Stress : Faut-il éviter les contraintes ou s'y confronter ?

Esquiver les contraintes pour éviter les zones de stress ? Ou s'y confronter pour augmenter sa zone de tolérance ? C'est la réflexion de la semaine.

Faut-il toujours éviter les choses qui nous rendent anxieux ?

J’ai longtemps cru que pour ne plus être stressé, il fallait supprimer toutes les situations qui provoquaient de l’anxiété.

Exemple :

  • Ne pas aimer la foule, alors l’éviter à tout prix.
  • Être mal à l’aise face au fait de parler en public, alors ne jamais le faire.
  • Être stressé par les open spaces, alors travailler chez soi.
  • Ne pas aimer le désordre, alors ne rien posséder.
  • Détester faire les magasins, alors tout acheter sur internet.
  • Etc.
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Photo by Yosi Prihantoro on Unsplash

Mais en faisant ça, est-ce qu’on ne prend pas le risque de réduire sa zone de tolérance ?
Moins on s’expose à la contrainte, plus on est sensible à celle-ci.

Imaginons que le fait de prendre la parole en public nous stresse.
Moins on prendra la parole en public et plus on sera stressé à l’idée de devoir le faire.
Certes on évite le symptôme, mais on ne traite pas la cause.

À l’inverse, plutôt que d’éviter cette situation on pourrait commencer à s’y confronter.
Parler devant 2 personnes, puis un petit groupe de 10 personnes, etc.

Plus on passera des paliers supplémentaires et moins ceux du dessous nous stresseront.
Puis lorsqu’on sera de nouveau amené à parler devant 2 personnes on ne ressentira plus du tout de stress.
On sera « rodé ».

Chaque palier atteint sera un acquis qui repoussera notre zone de tolérance.

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Photo by Marc Najera on Unsplash

Donc je ne sais pas vraiment si le fait de vouloir échapper aux choses qui nous gênent au quotidien est vraiment la bonne stratégie.
Car à force de les repousser il y en aura toujours de nouvelles qui apparaîtront.

Est-ce qu’il ne faudrait pas volontairement s’y confronter pour nous rendre plus fort ?

Antifragile

Nassim Nicholas Taleb parle d’antifragilité.
Il qualifie cette notion comme étant le contraire de la fragilité.1

« Ce qui se renforce sous la contrainte ».

On ne parle pas de robustesse ou de solidité.
Quelque chose de robuste ou de solide résiste mieux à la contrainte, mais ne se renforce pas sous son action.

Tandis que quelque chose d’antifragile n’est pas forcément robuste, mais va apprendre à l’être en se confrontant à la contrainte.

L’Humain est antifragile.

  • Nos muscles qui se renforcent quand on les expose au stress (Sport, musculation).
  • Notre immunité qui se crée contre des microbes, en injectant ce même microbe dans le sang.
  • Un cerveau qui se développe quand on lui pose des “problèmes”
  • Etc.

C’est une vraie question que je me pose.
Car je fais partie de ces personnes très anxieuses et stressées, toujours à la recherche d’une solution de contournement, pour éviter les zones d’inconfort.

Alors que la solution est peut-être sous mes yeux depuis tout ce temps : s’y confronter sciemment.


  1. https://www.amazon.fr/Antifragile-bienfaits-Nassim-Nicholas-Taleb/dp/2251444769