10 enseignements que j'ai appris en 9 ans d'entrepreneuriat

Je partage les 10 enseignements les plus importants que j'ai appris au cours de ces 9 années d'entrepreneuriat. De la stratégie, aux ressources humaines, en passant par le marketing, vous saurez tout.

Ça va bientôt faire 10 ans qu’on a créé BLC avec mes deux associés Nicolas et Sylvain.

On a commencé à trois en 2014 sans un seul client et on se retrouve presque 10 ans après avec 20 personnes dans l’équipe et plus de 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Le chemin n’a pas toujours été de tout repos.
Mais on a jamais vécu d’échec, uniquement des leçons.

Ce sont ces leçons que je voudrais partager ici.

C’est parti.

Pour recevoir cette newsletter toutes les semaines dans votre boîte mail, c’est pas ici que ça se passe.
J’ai réfléchi à ce sujet en marchant 3h le long des bords de marne pour rejoindre toute l’équipe pour notre offsite trimestriel. La vidéo de l’ambiance qui régnait pendant cette ballade est dispo tout en bas.

1. Se concentrer sur une seule chose au début

La seule chose sur laquelle il faut se concentrer quand on se lance, c’est trouver des clients !

100% des actions qu’on entreprend au départ doivent répondre à un seul objectif : Ramener du business.

  • Avoir un beau logo à 3000 € quand on n’a pas de clients à qui le montrer, ça ne sert à rien.
  • Passer 3h à créer à un modèle de facture magnifique alors qu’on n’a aucune facture à envoyer parce qu’on n’a pas de clients, ça ne sert à rien.
  • Ne pas réussir à s’arrêter de perfectionner sans cesse son produit, alors qu’on a personne à qui le vendre ça ne sert à rien.

Au départ on a vite fait de se dissiper et de dépenser de l’énergie sur des sujets secondaires.

Ça a un côté rassurant.

Plutôt que d’assumer la réalité, on préfère se cacher derrière des tâches secondaires.

On aura le sentiment d’avancer, car nos journées seront bien remplies et c’est d’ailleurs ce qui nous évitera de culpabiliser.

Mais on sera juste en train de procrastiner, en évitant à tout prix d’aller nous confronter à la réalité du business, de peur de voir la réaction qu’aura notre marché face à notre idée.

Ça fait peur, ce n’est pas la tâche la plus agréable, mais il faut se confronter à ses prospects le plus tôt possible pour valider son idée  et son “product market fit”.

Le reste peut attendre, vraiment.

2. Stratégie inbound marketing le plus tôt possible

Pourquoi il faut commencer le plus vite possible à faire de l’inbound marketing ? (Faire venir les clients à soi).

Parce que les résultants mettent beaucoup plus de temps à arriver, qu’avec l’outbound marketing (Prospection).

Si on prend l’exemple le plus représentatif de cette stratégie : Le blog.
On sait que ça prend entre 3 et 6 mois pour être correctement référencé sur Google.

Donc plus vite on se mettra à créer du contenu pour se faire connaître, plus vite on recevra nos premiers leads via ces canaux.

Ça prend du temps, mais une fois que c’est lancé, c’est magique.
Car les prospects arrivent de façon régulière, même si on s’arrête pendant quelque temps.

Alors qu’une stratégie outbound a un effet plus instantané, par contre si on s’arrête de prospecter on n’a plus de prospects.

Outbound : Court terme (Indispensable au début avant l’inbound donne ses premiers résultats).

Inbound : Long terme (Ce qui permettra d’arrêter l’outbound au bout de quelques mois).

Astuce :

Quand on se lance, il y a toujours plusieurs mois qui s’écoulent entre le moment ou on a l’idée et le moment ou la boîte est créé.

En général c’est entre 3 et 6 mois.

Donc pour gagner du temps sur une éventuelle stratégie inbound, le but sera de commencer à créer du contenu dès le jour 1 de l’aventure entrepreneuriale.

Le jour 1, c’est le jour au cours duquel on a l’idée et pas le jour où la boîte est immatriculée.

J’adore cette formule qui dit :

Audience first, product later (Audience d’abord et le produit ensuite)

En se créant une audience avant de sortir son produit (L’entreprise), on s’assure d’avoir déjà des clients le jour du lancement de la société.

Exemple :

Vous connaissez peut-être Justine Hutteau, la co-fondatrice de la marque de cosmétique “Respire”.

Avant même d’avoir l’idée de lancer sa marque, elle avait déjà créé une solide communauté sur instagram.

Le jour où les premiers produits “Respire” sont sortis, elle avait déjà une audience à qui en parler (et donc potentiellement déjà des premiers clients).

3. Adopter une stratégie “build in public” dès le début

La stratégie “build in public” (Construire en public en français), c’est le fait de partager les coulisses de la création de sa boîte le plus tôt possible.

Donc de développer son offre de produits ou de services, en “public”.

Comment ?

À travers une newsletter, une chaîne youtube, des posts sur les réseaux sociaux.
(Ou tout ça à la fois).

Ce n’est pas instinctif et même plutôt contre nature, mais cette stratégie à plusieurs vertus :

  • En commençant à documenter son aventure, on créé du contenu, donc on commence à déployer une stratégie “inbound marketing” et donc on commence à constituer une base de clients potentiels le plus vite possible (Voir les 2 premiers points).
  • En partageant les coulisses de son aventure, on fait participer son audience à l’élaboration de son offre de produits.
    Donc on s’assure de récolter des retours pertinents qui peuvent nous aider à faire les bons choix.
  • En faisant participer le public, on renforce le lien qui existe entre sa marque et les gens qui nous suivent.
    C’est comme ça qu’on arrive à transformer une audience en communauté.
  • Ça permet également de mesurer le chemin parcouru en gardant une trace de l’évolution de son aventure (Une sorte de journal de bord).

4. Être un bon entrepreneur ne veut pas dire être un bon manager

Le fait de créer une boîte ne nous confère pas les capacités de management d’une équipe de plusieurs personnes.

Ça n’est pas inclus dans le package qu’on nous donne.
(Et c’est pas au cours de la formation de 2h auprès de votre chambre de commerce que vous pourrez acquérir ces capacités).

On se retrouve donc à devoir composer avec ce nouveau rôle dès l’arrivée des premiers collaborateurs.

Sauf que c’est un métier, que ça ne s’invente pas et qu’on a souvent tendance à payer le prix de ces lacunes assez rapidement.

L’instinct est important et il faut savoir se faire confiance, mais en se documentant un minimum sur les rudiments des méthodes de management, ça évite souvent de faire perdre plusieurs semaines.

On connaît tous l’importance des premiers recrutements et si on peut éviter de voir les gens partir pour des raisons qui auraient facilement pu être évitables, autant essayer le faire.

5. Tout le monde n’a pas les mêmes objectifs dans une entreprise

Pour la majorité des dirigeants, l’objectif principal sera de développer la société afin qu’elle grandisse et se pérennise le plus vite possible.

Pour la majorité des collaborateurs, l’objectif principal sera de développer leur carrière pour s’épanouir et assurer leur avenir.

Sauf qu’en tant que dirigeant on a souvent tendance à ne pas voir tout de suite les objectifs des personnes de l’équipe, car on est concentré sur une seule chose : Le développement de la société.

Ça rejoint le point précédent, qui est de connaître quelques bonnes pratiques en termes de management et donc par la force des choses, quelques bonnes pratiques de ressources humaines.

D’autant qu’on se rend vite compte que le fait de prendre en compte les objectifs de chacun, participe à l’atteinte de l’objectif global.

C’est parce que la team est épanouie que l’entreprise peut se développer.
S’assurer du bonheur des collaborateurs, c’est s’assurer du bon développement de son entreprise.

6. Ne pas se fixer d’objectifs rend le quotidien vachement plus compliqué

J’aime bien les images.
Je trouve que quand elles sont bien choisies, elle reflète assez bien ce qu’on a envie de démontrer.

Alors on va tenter l’exercice.

Imaginons un trajet “Paris → Marseille” en voiture.
Mais la particularité de ce trajet, c’est qu’on ne nous donne pas notre destination.
On monte dans notre voiture et on nous donne les indications au compte goutte sans qu’on ait la moindre idée de l’objectif final à atteindre.

  • On prend la route mais on ne sait pas précisément comment s’équiper (Si on doit traverser des régions enneigées mieux vaut le savoir à l’avance pour prendre le matériel adéquat).
  • On n’a pas suffisamment dormi la veille, mais on ne sait pas s’il faut se reposer avant de partir, car le trajet peut durer 1h comme 20h.
  • On arrive à Lyon, mais on ne peut même pas se dire “Chouette, j’ai fait la moitié du chemin on va célébrer ça en s’arrêtant prendre un petit café”.
  • On est parti sans notre passeport, c’est peut-être dérangeant si on doit traverser une frontière.

Tout ça pour dire que le trajet sera vachement moins agréable et efficace si on ne connaît pas la destination.

Ai-je vraiment besoin de faire le rapprochement avec le monde de l’entreprise et le fait de pas fixer clairement les objectifs ?

Si on ne les fixe pas précisément et s’ils ne sont pas connus de tous, le quotidien sera vachement moins agréable que si on sait précisément ou on va.

7. Ce qui est évident pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre

On peut parfois avoir tendance à croire que les choses sont aussi évidentes pour nous (en tant que dirigeants), que pour les équipes.

Mais ce qui est évident pour les dirigeants, ne l’est pas forcément pour les équipes.
(Surtout si les dirigeants n’en parlent qu’entre eux).

C’est d’ailleurs valable dans l’autre sens, ce qui est évident pour les équipes, ne l’est pas forcément pour les dirigeants.
(Surtout si les équipes n’en parlent qu’entre elles).

Il faut faire en sorte de laisser place à des moments d’échange formels ou informels.

Des moments au cours desquels on donne le même degré d’information à tout le monde et on partage le maximum d’informations sur les choix, l’orientation et le quotidien.

Au risque de creuser un énorme fossé au sein de l’entreprise et de voir des conséquences dommageables apparaître petit à petit.

8. L’agilité ce n’est pas du bullshit

À tous les niveaux, dans tous les services, sur tous les sujets, il faut essayer de garder un maximum d’agilité le plus longtemps possible.

Malheureusement plus la boîte grossit, plus elle a tendance à perdre en agilité.

  • Si on met un coup de volant dans un petit bateau de 3 mètres, il tourne immédiatement.

→ Donc même si on se rend compte trop tard d’une erreur de stratégie dans une entreprise, si on est encore “petit” on pourra ajuster assez facilement.

  • Si on applique le même coup de volant sur un paquebot de croisière, il tournera seulement au bout de plusieurs centaines de mètres.

→ Donc il faut essayer de prévoir un maximum de choses, pour éviter de devoir subir les conséquences négatives, d’un choix beaucoup trop tardif.

(Je sais, on n’appelle pas ça un volant sur un bateau, mais tout le monde a compris).

9. Entreprendre ce n’est pas la liberté

Avant dernier enseignement et pas des moindres, il touche au concept de liberté.

J’entends souvent cette phrase :

“Être à son compte c’est la liberté, au moins je fais ce que je veux”.

Si on recherche la liberté, ce n’est pas dans l’entrepreneuriat qu’on va la trouver.

On parle ici de véritable liberté, celle de pouvoir faire exactement ce qu’on veut au jour le jour.
Pas celle qui consiste à commencer à 11h un matin parce qu’on s’est couché la tard la veille et que de toute façon c’est notre boîte on fait ce qu’on veut.

Quand on se lance dans l’entrepreneuriat, on a énormément de comptes à rendre :

  • À ses associés, si on en a.
  • À ses investisseurs, si on en a.
  • À son équipe, si on en a.
  • À ses clients, pour le coup si vous en avez pas c’est compliqué.

Et plus on a de compte à rendre à des tiers, moins on a de liberté.
Car nos propres choix vont impacter le quotidien d’un grand nombre de personnes.

Si on se dit que l’étape ultime de la liberté c’est de pouvoir changer d’activité du jour au lendemain.
Ou d’aller faire le tour du monde sur un coup de tête.

Il semblerait que le statut d’entrepreneur ne soit pas forcément le meilleur statut pour être “libre”.

Vous ne pouvez pas tout plaquer du jour au lendemain, au risque de laisser pas mal de monde en galère.

Ce n’est pas quelque chose de négatif, mais il faut le prendre en compte dès le départ, car on n’y pense pas forcément dans l’excitation et la frénésie des débuts.

10. Ne pas oublier de s’amuser

Plus le temps passe et moins on s’éclate.
C’est pas toujours vrai, mais on peut avoir tendance à le noter.

Plus une société grandit, plus on a de responsabilités, plus on a de responsabilités, plus on a de stress et plus on a de stress, moins on s’éclate.

Mais si on ne s’amuse plus, à quoi ça sert d’avoir fait tout ça ?


Je partage ici mes propres enseignements.
Loin de moi l’idée de vouloir donner des leçons, chaque situation est différente.

Mais si ces 9 années d’expérience peuvent être utiles à certaines personnes qui en sont au tout début de leur aventure, ça sera déjà une belle victoire.

RDV dans 10 ans pour la suite.

Bonus

Une petite vidéo de l’ambiance qui régnait pendant que je réflechissait à ce sujet et que j’enregistrais le podcast.